mercredi 26 juin 2013

Juste pour toi, Jean


Une photo de la côte Amalfitaine postée sur Facebook par un bel après-midi de juin. L’envie de s’y retrouver là, maintenant. Le commentaire d’une personne qu’on n’a plus vue depuis très longtemps. Un petit échange sympathique. Le temps d’un instant, le renouement. Puis, une réflexion : Le temps passe. Les gens aussi.

Ça fait un petit bout de temps que je néglige Le Monde Selon Raph. Pas que je n’avais rien à raconter, mais peut-être ne savais-je tout simplement pas par où commencer.

Puis, voilà, une inspiration soudaine. 

La semaine dernière, un des frères de ma maman est décédé. Ça devait bien faire plus de vingt ans que je ne l’avais pas revu. Elle non plus d’ailleurs. Il menait sa petite vie, tout simplement. J’ai quand même eu la délicatesse de me présenter au salon funéraire pour lui dire un dernier au-revoir. Ce n’est pas parce qu’on ne se voit plus qu’on s’oublie.

C’est drôle, car beaucoup d'aspects de ma vie tournent autour des relations en ce moment : L’éloignement, les rapprochements, les retrouvailles, les pertes. Pour Raph, les relations humaines sont fascinantes. En fait, il est en plein apprentissage de leur signification, des blessures qu’elles engendrent, du bonheur qu’elles apportent.

Ça lui a paru étrange quand je lui ai dit que je n’ai pas pleuré en apprenant le décès de mon oncle. Il  a voulu être rassuré :

 - Mais, t’es quand même un peu déçue qu’il soit mort, non?
 - Oui, c’est sûr, mais ce n’était pas une personne très proche de maman.

Dans son monde a lui, il croyait que la mort entraînait forcément les larmes et la peine. Il faut dire que c’est à peu près tout ce qu’il sait sur elle. Quand son papi est décédé l’été dernier, on en a versé des larmes.

Les relations humaines sont étonnantes. Chacun fait son bout de chemin. Parfois, on côtoie des gens très intensément pendant une certaine période et soudain, plus rien. Avec d’autres personnes on se lie d’amitié avec une facilité déconcertante. Avec d’autres, on se délie avec beaucoup trop de naturel. Comme si leur passage n’avait en fait servi à rien. Et, pourtant, rien n’est vain. Du moins, en ce qui concerne les relations.  

Ceci dit, à moi aussi tu me manques, Jean. Il y a si longtemps qu’on n’a pas déconnés ensemble. Il y a si longtemps que je n’ai pas pleuré ma vie sur ton épaule. Il y a si longtemps qu’on ne s’est pas attardé à l’essentiel, soit le partage humain. Merci pour ta visite inopinée sur mon mur. Comme tu l’as si souvent fait du temps que tu étais mon patron et moi ta rédactrice, tu m’as inspiré ce billet. 

Comme tu peux voir, je vais bien. Et toi, qu’est-ce que tu deviens?