jeudi 17 octobre 2013

Génération Bip


Si je me fie à ce qu’on dit, Raph serait de la génération Y. Bon, d’ici à ce qu’il ait atteint l’âge de maturité, une nouvelle génération aura probablement émergée. Je prends de l’avance pour vous présenter la génération Bip. En fait, le terme approprié est shit, mais comme c’est un mauvais mot (Comme dirait mon fils), tenons-nous en au Bip, pour la censure.

Pourquoi la génération Bip? J’ai remarqué que le mauvais mot est surutilisé par la jeunesse d’aujourd’hui. Le week-end dernier, un ami à mon fils est venu passer la journée avec lui à la maison. Le dit ami a dû prononcer le mauvais mot 20 fois dans la journée. Ça, c’est sans parler de son autre copain qui truffe son discours de shit. On repassera pour l’élégance.

C’est quoi la génération Bip? Elle regroupe des personnes nées approximativement il n’y a pas si longtemps. Cette génération a grandi à l’ère de l’instantanéité, ce qui la rend royalement impatiente. Lorsqu’elle est contrariée, elle lâche un: « Ben là! ». Même cri lorsqu’elle est confrontée à l’autorité parentale. Elle a tendance à dénoncer n’importe quoi, n’ayant pas encore compris ce qu’est une réelle injustice. Or, la génération Bip réplique avec un impertinent « C’est pas juste! » quand vous lui dites : d’aller au lit, de manger ses légumes, de brosser ses dents, de ramasser ses jouets, de prendre un bain, etc, etc. N’est-ce pas là de grandes injustices? Shit, mettez-en!

La génération Bip s’ennuie à mourir. Pourtant, elle a tout pour s’amuser, mais ayant  été stimulée de parts et d’autres depuis toujours, c’est ça qui est ça. Ainsi, un après-midi de jeux ressemble à ceci : Jouer au soccer dehors cinq minutes. Rentrer et faire une mini partie de hockey au Xbox. Retourner à l’extérieur et faire deux tours de trottinette autour du pâté de maisons. Re-rentrer et faire un combat de figurines pour finalement trouver ça poche. Re-retourner dehors et narguer les petites voisines le temps de les faire chialer : « Shit, sont ben bébées! ». Re-re-rentrer pour boire du jus en arborant un air insatisfait parce que du-lait-au-chocolat-ç’aurait-été-ben- meilleur et t’aurais-pu-en-acheter-à-l’épicerie-franchement-maman. Re-re-retourner dehors et re-re-re-rentrer sur le champ. Juste de même. Parce qu’on a rien à faire. Parce qu’on s’ennuie.

Mais, il ne faut pas lui en vouloir à la génération Bip. Elle a des parents hyperactifs. Ces derniers élaborent des horaires de Président à leurs enfants, histoire qu’ils ne se tournent jamais les pouces. Tout d’un coup que ça les rendraient malades de devoir faire preuve de créativité pour occuper leurs temps libres. Tout d’un coup qu’ils deviendraient des mauvais citoyens sans but et sans avenir parce qu’ils n’ont pas suivi de cours de patins, de natation, de guitare et de théâââtre. Tout d’un coup…  

« Le plus fort c’est mon père » est une forme de provocation qu’on utilisait à l’époque des parents de la génération Bip. Pour se baver, les Bip, eux, se défient à grands coups de : « En tout cas, ma mère a un Iphone 5. Pfff, mon père a un un Ipad, pis à la maison, le Iphone 5, c’est moi qui l’a… Nanananana!». 

Pour en savoir plus sur la génération Bip, observez les enfants âgés de huit à onze ans de votre entourage. Si vous ne relevez aucune de ces caractéristiques, vous pourrez venir me dire que je suis dans les patates. Mais, je vous jure, ce que je vous raconte, ce n’est pas de la bullbip.  
 
    

   

1 commentaire: