Séduire. Plaire. À tous. Absolument.
Parfois, fléchir sous le poids de cette quête effrénée.
L’inaccessible étoile.
Une salle. 200 personnes.
Des invités de marque.
Une scène. Moi. Que moi.
Je me sens petite.
Vulnérable. Mise à l’épreuve.
S’il fallait que je déçoive ces
fameux invités de marque, soit les personnes les plus importantes de ma
vie : mon fils, mon amoureux, ma famille, ma belle amie et bébé à venir.
La peur de décevoir s’intensifie
en devenant parent. Lire le mépris dans les yeux de sa progéniture : la
blessure assassine.
S’ajoutent à cela la peur de
déranger, de causer de l’inconfort aux gens de mon entourage. Éprouver leurs
malaises. Porter à bout de bras leur inconstance. Croire que j’en suis
responsable. Que j’en suis la source.
Ça fait beaucoup
d’appréhensions pour une seule et même personne.
Ce sont d’ailleurs ces
appréhensions qui m’ont poussée, il y a un peu plus d’un an, à faire quelque
chose pour moi : prendre des cours de chant. Hier, j’ai participé au
spectacle de fin d’année. Au moment de livrer ma
prestation, je me suis mise à penser à tout le monde, excepté à moi. Dans ma
tête, les visages défilaient :
Ce qu’il reste de nous un
vélo abîmé;
Ce qu’il reste de nous des
rapports tendus;
Ce qu’il reste de nous plusieurs
coups de téléphone;
Ce qu’il reste de nous tes
50 ans du mois passé;
Ce qu’il reste de nous un
bébé à venir;
Ce qu’il reste de nous une
amitié profonde;
Ce qu’il reste de nous de
l’incompréhesion…
J’ai cassé ma voix.
Je n’ai pas la prétention de
croire que je possède une grande voix, mais toutes ces émotions mélangées ont
eu raison d’elle. Et, dans sa tête d’enfant, Raph s’attendait à voir sa maman telle
une diva. Il a été déçu. Il me l’a dit. Ça m’a blessée. Il a regretté. Ça m’a
quand même blessée.
Ce qui devait arriver,
arriva. J’ai ressenti le mépris de ma progéniture. Et bébé à venir en a pensé quoi ? Et mon
amoureux ? Et maman, papa, grand frère, belle amie ?
Au fond, la question que je
devrais me poser est : qu’est-ce que moi jen ai pensé ? L'opinion
des autres avant la mienne. Et, voilà que pour cela, je vis une grande
déception au lendemain de ce concert. À cause de qui exactement ? Par ma faute.
J’ai oublié de m’amuser. À la place, j’ai pensé à mon amoureux qui était en
train de rater son match de hockey afin d’assister à mon spectacle. J’ai
stressé pour mes parents qui se remettaient de la soirée des 75 ans de mon
père, fête célébrée la veille à la maison et à l’occasion de laquelle j’avais
préparé un grand souper pour 15 personnes, dans l’espoir que tout le monde
s’amuse. Mais, il n’y a rien de parfait… Je me suis aussi tracassée pour mon
fils qui devait commencer à trouver le spectacle un peu long.
Et maintenant, je fais quoi ? J’ai une leçon à tirer de cette expérience et j’en ai probablement
une à donner à mon fils. À première vue, je serais portée à lui conseiller de
ne jamais s’oublier. Il serait grand temps que je fasse de même d’ici l’arrivée
de bébé.
Telle est ma quête.
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