C’était il y a trois mois… Déjà. Le
temps passe si vite. Peut-être parce qu’il est incontournable. En fait, le
temps, c’est la vie. Le temps arrange les choses. Le temps, c’est de l’argent. Le
temps adoucit les mœurs. Le temps, on le tue, on le fait passer. On passe du
bon temps. On se rappelle du bon vieux temps. Le temps, on voudrait parfois
l’arrêter. On court souvent après lui, car il nous manque. Le
temps fait son œuvre. De temps en temps, il joue contre nous. Le temps est
parfois sale ou au beau fixe. Et, comme chantait Léo Ferré, avec le temps, va,
tout s’en va.
En ce qui me concerne, dernièrement,
le temps m’a permis de me ravigoter. Au moment d’écrire la fin de l’innocence,
les temps étaient durs. Si bien que je croyais que Raph avait cessé de m’inspirer.
J’étais tellement prise par ma peine, que je ne voyais plus le garçon
émerveillé qu’il est. Certes, il n’écarquille plus les yeux devant une glace au
chocolat, mais il s’étonne avec intérêt quand il apprend que l’un des hommes
les plus forts de tous les temps était un Québécois. Tout ce qui relate des
records de vitesse, longévité, poids, etc impressionne Raph au plus haut point.
C’est tout à fait normal que les
intérêts de mon fils changent. Le temps le fait vieillir, n’est-ce pas ? Cette
prise de conscience m’amène à dire que le temps fait évoluer les choses. Rien n’est
statique, tout est en mouvement. Or, depuis mon épisode orageux (je vous ai
menti en vous faisant croire que j’allais bien), je m’efforce d’accepter que
les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait. J’ai fait la paix
avec l’idée selon laquelle Raph devient un ado puisque cela ne signifie pas pour
autant que le meilleur est derrière nous. Je me relève aussi tranquillement de
mon épreuve et je mets l’accent sur aujourd’hui et demain. En somme, j’apprends
à essayer à lâcher prise. Je dis bien essayer, puisque ce n’est pas tous les
jours facile. Seul le temps pansera la blessure et seul lui connaît la suite.
Donc, j’aurai encore et toujours des
histoires à raconter à propos de mon fils. J’ai compris que ça ne dépendait pas
de lui, mais bien de moi. Comme j’ai compris que ce n’est pas la raison de la crise
qui est importante, mais la manière dont je choisis de la gérer. Ceci dit, je
ne veux en rien l’amenuiser -puisqu’elle était bien réelle et blessante- mais
je m’efforce de laisser derrière moi ce qu’il ne pourra être changé de toute
manière. Il ne sert à rien de vivre dans le regret de nos enfants qui
grandissent et qui ne sont plus des bébés, comme il ne sert à rien de revenir
constamment sur le passé. Chaque stade de la vie de nos enfants est une
merveille. Chaque pardon que nous accordons est une occasion de saisir le bonheur.
Le bonheur est précieux, devant lui, ne
baisse pas les bras au moindre coup de froid. Tente plutôt de le soigner et tu
ne cesseras jamais de t’émerveiller des moments heureux. Voilà ce que j’ai
envie de dire à mon merveilleux ado en devenir.
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